LA GESTION MENTALE
une pédagogie positive
"Tous les hommes naissent libres et égaux en pouvoir de connaissance"
Antoine de La Garanderie
L'APPROCHE
La Gestion Mentale, aussi appelée "pédagogie des gestes mentaux" relève de la pédagogie générale.
Cette approche humaniste est issue des travaux et des nombreuses années d'expérimentation menés par Antoine de La Garanderie, philosophe et pédagogue de renom. Elle repose sur un présupposé positif : l’intelligence est là [en chacun], elle n’attend qu’à s’exprimer... tout le monde peut réussir !
Il ne s'agit nullement d'une technique pour "gérer son mental", mais d'une pédagogie des moyens d'apprendre. En effet, la Gestion Mentale se fonde sur la possibilité d’éduquer l’intelligence, en passant par la découverte et l’adaptation de ses propres processus mentaux.
Comme les autres parties du corps, le cerveau fait quotidiennement des gestes, très précis, dans le temps et dans l'espace, mais mentaux. Comme tout geste, ils sont donc décorticables, explorables et enseignables. Et à l'instar du sport, pour progresser, il convient de s’entraîner ! Sans oublier de se mettre en projet dans sa tête, sinon on part dans tous les sens !
La Gestion Mentale a donc pour fonction de renseigner les individus sur la manière dont ils réalisent telle ou telle tâche. En cela, il s’agit d’une pédagogie de la réussite, dont le but est de mieux se connaître, afin d’être plus efficace, et grâce au transfert de dépasser les difficultés.
LES CONCEPTS CLEFS DE LA GESTION MENTALE
Le projet (de sens) : toute activité mentale n’a de sens que si elle est investie par la personne. C’est à travers le projet, propre à chacun, que la vie cognitive s’organise.
"Être en projet" est différent d'avoir un projet. Quand on "est" en projet, celui-ci agit comme moteur de l'activité mentale : la pensée relève donc d'une forme d'agir.
L’évocation : elle est le fondement même de la vie mentale. Cette "présence" ou "trace" mentale est le fruit d'un processus qui oriente la pensée dans sa recherche de sens. Par l’évocation, ce que je capte en perception - c'est-à-dire par mes 5 sens -, ce qui est à l'extérieur, entre dans ma tête et devient "manipulable", "plastique". Grâce à elle, j'ai un matériau pour penser le monde !
Les évocations s’expriment sous forme d’images concrètes ou abstraites, par des sons, des mots, des symboles ou des réminiscences tactiles, olfactives, gustatives.
Les gestes mentaux : Antoine de La Garanderie en distingue 5, qui représentent autant de façon d’utiliser les évocations que nous avons dans la tête. Ces différents gestes sont : l’attention, la mémorisation, la compréhension, la réflexion et l’imagination créatrice.
Les structures de sens : la Gestion Mentale ne s’intéresse pas uniquement à la mécanique de la vie mentale. Elle est aussi et surtout une pédagogie du sens. Au-delà des manières de faire proprement dites, elle fait émerger ce qui fait sens pour les individus, ce qui les fait vibrer et explique ainsi qu’ils se reconnaissent dans telle ou telle chose.
ANTOINE DE LA GARANDERIE (1920-2010), LE FONDATEUR DE LA GESTION MENTALE
Antoine de la Garanderie est, très jeune, marqué par des problèmes de surdité (non pris en compte et non reconnus), qui lui feront développer un fort complexe d’incapacité, l’amenant ainsi à progressivement décrocher scolairement. Cela ne l'empêcha pas de devenir Docteur en Philosophe et par la suite un grand pédagogue très reconnu. Gardant en mémoire cette période douloureuse, il décida de s'occuper de ceux qui ont souffert comme lui d'incompréhension en classe et de les accompagner sur les chemins de la réussite.
Pour cela, il a pendant des années étudié les motifs de la réussite et de l'échec des apprenants, mettant en évidence leurs habitudes et processus cognitifs, ainsi que les différents gestes mentaux qui interviennent dans leur compréhension, leur réflexion et leur apprentissage. Il se forge alors une double conviction pédagogique : l’exigence d'être attentif aux différences de l'apprenant pour qu'il ne souffre pas dans son coin et lui permettre de sortir de son complexe d'incapacité en valorisant ce qu'il réussit.
Les conclusions de ses recherches, ont bouleversé les pratiques et théories pédagogiques, faisant de chaque élève le propre acteur de son apprentissage.